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Le cours d'instrument

Section de saxophone dirigée par Stéphane Colin

Tout comme Jacques Siron qui s'interrogeait et répondait en même temps :

"le jazz et les musiques improvisées s'enseignent-ils? je réponds résolument oui" (revue musicale Suisse N°5 1999), j'ai très vite été intéressé par l’absence, lors de mon apprentissage, d'école de musique, de conservatoire, ou de structure enseignant le jazz. J’ai dû grâce à l’aide de professeurs, de supports, de voyages, de rencontres construire et organiser ma réflexion pédagogique.

En effet, la pratique musicale personnelle, grâce à un travail et à un enseignement régulier, permet à l'élève d'acquérir les bases nécessaires à tout savoir-faire instrumental. L'élève peut trouver dans et par la musique, une maîtrise de soi, une recherche permanente du meilleur résultat : un travail qui fait partie des buts de l'enseignement musical, tout en donnant la notion de plaisir de la musique dès les premières années; un travail qui, sans doute, aura une répercussion directe sur l'épanouissement de la personnalité de l'élève.

La sociologie de mes élèves étant variée (enfants, adolescents, adultes, actifs, retraités...), cela m'a permis de comprendre que l'épanouissement de chaque élève passe par le développement et la recherche personnelle, particulièrement dans l'improvisation.

 

J'insiste sur l'autonomie de l'élève qui "apprend à apprendre" : il acquiert une méthode de travail qu'il est possible d'adapter ensuite pour différents exercices, morceaux, styles, répertoires…

L'élève doit être acteur de son apprentissage en formulant ses capacités, ses envies, ses buts et en développant l'auto-évaluation. Il est aussi important que l'élève travaille pour lui même, à son rythme et en fonction de ses goûts. Mon objectif d’enseignant est de le mettre sur la voie de l'autonomie.

 

1/méthode de travail: répartir le temps de travail dans la semaine, et dans une séance de travail journalière, pour la chauffe, la technique, l'interprétation et l'improvisation, placer les objectifs et les priorités avec l'élève, donc structurer et mener les séances d’apprentissage.

 

Le professeur est là pour donner des outils à l'élève, formuler des propositions et lui suggérer comment s'en servir. Il est important d'avoir une "trousse à outils" la plus fournie possible, et de donner le mode d'emploi de ces outils. Continuant régulièrement à me former sur mon instrument, en suivant des cours, des master-classes, et en le pratiquant quotidiennement, je suis également toujours à la recherche de nouveaux exercices, nouvelles manières de comprendre une suite harmonique, un standard par exemple.

Il est important, dès les premiers cours, d'amener l'élève à trouver et à développer sa voie, son propre chemin et à découvrir progressivement ce dont il a besoin, seul, sans que l'enseignant ne le décide à sa place.

Le professeur est un "guide", il ne doit pas être tenté d'imposer ses choix esthétiques, stylistiques. Ma tache est donc autre. 

 

2/Dès le premier contact avec l’élève : je l’aide à choisir l’instrument qu’il souhaite acquérir. Pour les plus jeunes élèves, le saxophone alto est adapté, car plus petit, plus léger et plus facile d’émission. Pour avoir moi-même commencé au ténor à l’âge de 11 ans, j’ai pu vérifier très jeune la difficulté de porter ce type de saxophone par exemple. J’ai régulièrement des élèves (souvent des adultes) qui souhaitent commencer par le ténor ou le soprano. 

-Mon rôle est d’échanger avec eux pour connaître leur motivation de ce choix. J’ai eu, par exemple, un adulte de 45 ans qui souhaitait commencer le saxophone au soprano. A notre premier rendez-vous, j’ai discuté avec lui pour lui préciser que ce saxophone est un peu plus difficile au niveau de l’émission du son et de l’embouchure que le ténor qui l’intéressait également. Il a finalement choisi de rester sur son choix de départ ce qui s’est révélé très constructif pour lui. Je conseille également les élèves adultes, (ou les parents des plus jeunes), en ce qui concerne les modalités d’acquisition d’un instrument : location, location-vente, achat, neuf, occasion, prêt…

-Ensuite je communique aux élèves une liste de magasins où ils pourront comparer prix, services, instruments… 

-Je préconise de commencer sur un instrument de qualité équivalente au Yamaha d’étude. Depuis plus de vingt ans, j’ai pu remarquer que ces saxophones ont un bon rapport qualité-prix et sont surtout très fiables dans le temps. Parfois si l’élève trouve une occasion, je l’essaie pour savoir si il peut l’acquérir en confiance. Certains de mes élèves peuvent s’acheter directement un saxophone dit « professionnel », dans ce cas je vais les essayer directement à l’usine qui m’en réserve plusieurs pour pouvoir choisir. 

-Souvent lors des inscriptions, je parle donc d’instrument, mais également de la méthode à se procurer, ainsi que la nécessité d’avoir un cahier de travail sur lequel je noterai chaque semaine les points abordés et les objectifs de travail pour la semaine suivante. 

 

3/Les méthodes que j’utilise sont  par exemple :

« Le saxophoniste » de Michel Mériot.

« Jamey Aebersold » (tous les volumes).

« Jazz mode d’emploi » (volume 1 et 2) de Philippe Beaudoin.

« Omnibook » de Charlie Parker

« Sax jazz » Michel Goldberg

« Melodic structures » Jerry Bergonzy…

 

4/En général je demande également de venir avec un métronome pour la suite des cours (contenus détaillés ci-après). 

 

5/Ce premier contact permet :également d’appréhender les motivations et les projets de l’élève. Souvent j’ai des élèves qui s’inscrivent pour régler une problématique (technique, musicale…), préparer une échéance (concert, audition, groupe…), avancer vers un objectif (loisir au moment de la retraite, écriture…). Tout l’intérêt est de bien comprendre leurs attentes. Récemment un élève est venu me voir uniquement pour que je lui apprenne à écrire ses partitions pour un groupe de « rhythm and blues » dans lequel il devait jouer des riffs. Avec les enregistrements des répétitions qu’il possédait, nous avons pu trouver des phrases adaptées à son jeu et à son niveau d’instrumentiste.

Voici quelques exemples concrets concernant la "trousse à outils" que le professeur doit posséder et transmettre à l'élève :

 

1/apprentissage du vocabulaire propre à l'instrument : clefs, pavillon, bocal, bec, anches

 

J’ai remarqué le côté « ludique » de la découverte de l’instrument et de ses composantes auprès des élèves. J’aime avec eux, créer un jeu autour du nom de chaque élément lors du premier cours. Je leur montre une première fois et ensuite ils doivent monter leur saxophone en m’expliquant chaque geste effectué ainsi que le nom de chaque élément. Je fais le même jeu avec l’embouchure. Après avoir monté son anche lui-même sur son bec, l’élève éssait de sortir un son uniquement avec le bec. Ensuite c’est sur le saxophone que l’élève produira les notes suivantes. J’ai remarqué qu’en donnant ces informations dès le départ, les élèves intègrent mieux les bases de cet apprentissage. J’ai souvent eu, en cours privé ou au conservatoire, des élèves qui avaient 10 ans de saxophone derrière eux, et qui par exemple ne connaissaient pas le nom des éléments. Parfois même ils ne savaient toujours pas monter une anche correctement sur le bec. Depuis plus de 20 ans j’essaie de communiquer à mes élèves des gestes précis et efficaces qu’ils reproduiront durant toute leur « vie musicale ».

 

2/histoire de l'instrument: famille, type, histoire, contexte

 

Dans ma salle de cours je possède plusieurs affiches représentant chaque saxophone avec leur nom, les dates importantes (création par Adolphe Sax), et quelques saxophonistes majeurs dans l’histoire du saxophone et du jazz. Chez les enfants particulièrement, j’ai noté une réelle surprise lorsque je leur détaille le saxophone basse ou contrebasse, ou que je leur montre la taille d’un saxophone sopranino.

 

3/la chauffe: travail du son, de l'émission, la qualité, le timbre, les couleurs, les nuances, apprentissage de l'accordage/justesse (avec accordeur, avec piano, avec un autre saxophoniste…). 

 

Le premier point que j’aborde, en début de séance, avec mes élèves est une petite « inspection » de leur instrument. Régulièrement le saxophoniste est confronté aux clefs qui restent « collées » sur le corps du saxophone. Cette action entraîne le plus souvent une incapacité à pouvoir sortir les notes correctement.

Je commence souvent mon cours de saxophone par une série de « pose de son » sur tout le registre de l’instrument (en fonction du niveau de l’élève), remplacé plus tard par un travail sur les gammes.

 

Par exemple : 

-un élève débutant devra réaliser un son droit de manière continue sur une note simple (milieu de tessiture) puis en descendant ton par ton jusqu’à la note la plus grave qu’il connaît.

-pour les plus avancés, ils commencent par une gamme chromatique avec articulation (2 notes liées/2 notes détachées) sur toute l’étendue de leur saxophone (du Sib grave au Fa# aigu) puis en redescendant. Souvent avec le métronome, à des tempi différents, puis avec moi en essayant de jouer parfaitement ensemble. Ensuite certains de mes élèves en cycle 2 jouent toutes les gammes majeures par exemple (avec articulations), sur toute l’étendue de leur instrument. Cette partie de la « chauffe » permet de concilier une préparation de l’embouchure en lien avec la technique digitale

 

4/la posture: position de l'embouchure, du dos, des bras, de la tenue de l'instrument, des mains…  « Connaître les données physiques nécessaires à la pratique du saxophone ». 

 

5/la technique: apprentissage des notes, de la position des doigts, la coordination des deux mains, de la vélocité, les mécanismes, la souplesse de l'embouchure liée aux notes…

 

En ce qui concerne l’élève débutant, l’objectif que je me fixe au second cours est qu’il reparte avec 4 premières notes : do, si , la, sol. Dans un premier temps, je lui demande de ne pas regarder le corps du saxophone et je lui place son premier doigt sur la note « do » en le guidant au dessus pour lui faire ressentir la petite touche et la grosse au dessous. Dans un second temps, je lui retire la main, et il doit retrouver seul cette première note. Une fois cet exercice répété le nombre de fois nécessaire au placement de son majeur, nous retournons le saxophone pour visualiser la clef. Ensuite viennent les notes « si, la et sol ». Avant de terminer cette séance, j’ai trouvé un petit exercice ludique : je nomme la note et l’élève place son doigt; plus l’élève se place rapidement, plus j’accélère. Après ce petit jeu, l’élève connaît parfaitement la place des doigts, ainsi que le nom des notes. 

 

En ce qui concerne la coordination des deux mains, la vélocité, les mécanismes : j’utilise la méthode « le saxophoniste » de Michel Mériot qui permet de travailler en détail ce point en alternant puis en mélangeant les deux mains.

En ce qui concerne le travail de l’embouchure, je fais travailler l’élève avec : 

-le bec seul

-le bec et le bocal

-puis le saxophone complet. 

 

6/déchiffrage: apprentissage de la lecture instrumentale, initiation à la lecture globale d'un texte, développement du sens esthétique…

 

Le premier travail en jazz est de connaître la mélodie du morceau sur lequel l’élève va improviser (standard). Il est donc important de pouvoir lire cette mélodie avec son instrument. (Pour la pratique collective, j’essaie de former mes élèves pour qu’ils puissent lire un standard sans être obligés de le travailler plusieurs semaines chez eux avant de pouvoir le jouer en groupe). Souvent je commence par des thèmes courts, basés sur des riffs, comme par exemple certains blues. La variété et le nombre de standards vus dans l’année permet à l’élève de se familiariser avec cette pratique. Le fait de changer de stylistique (blues, anatole, modal, standard de la comédie musicale, latin, ternaire, binaire…) permet à l’élève de lire des rythmes différents, comme les contretemps, les syncopes, les triolets…

 

7/l'interprétation/exécution: travail des articulations, des accentuations, des nuances, du phrasé binaire ou ternaire, des effets (trilles, glissando, bend…) 

 

Ce travail est essentiel dans la musique et dans le jazz en particulier. C’est pourquoi  au départ, dès le travail des gammes, je demande aux élèves de toujours choisir pour chaque exercice une articulation. Cela peut être, tout lié, tout détaché, 2 liés/2 détachés (l’inverse également), liés par 3…J’attache une grande importance au phrasé dans le jazz. Il comprend, les articulations, mais aussi les accentuations, le fait de jouer binaire ou ternaire, les nuances, les effets… 

Evidement dans les premières années tous ces points sont abordés, mais avec certaines « nuances ». Par exemple, si je fais travailler « Song for my father » de Horace Silver, je vais insister sur les accents des contretemps ternaires. Si l’élève est plus avancé et travaille un morceau « bop », je vais particulièrement insister sur l’articulation « liée de deux en deux décalée » utilisée dans cette esthétique. 

Lorsque j’ai commencé à enseigner il y a une vingtaine d’années, j’avais tendance à omettre volontairement certains points, comme l’articulation, les accentuations ou les nuances, pour privilégier le rythme par exemple. 

Aujourd’hui je ne pratique plus de cette manière, je parle très rapidement aux élèves de toutes ces composantes. 

Evidement l’élève ne peut pas penser à tout (lecture, rythme, phrasé, métronome, nuances, les effets…) tout le temps, mais je me suis rendu compte qu’en lui parlant régulièrement de ces points, cela lui permettait d’avoir une vision globale de son texte et de « coller » beaucoup plus à la musique. Certains aimeront davantage les accents, et les travailler plus, d’autres seront séduits par les nuances. 

Finalement à la fin du cycle 1, les élèves sont capables d’avoir une vision globale d’un thème lorsqu’ils écoutent jouer leurs camarades. 

 

8/travail du thème/grille (standards) : mémorisation du thème ("rituel"), l'élève devra pouvoir chanter et solfier le thème seulement accompagné d'un métronome battant par exemple le deuxième et le quatrième temps, en utilisant ou non la battue solfégique. 

 

Exemple : (mémorisation de la grille) 

-dans un premier temps, l'élève chantera seul les toniques et les quintes des accords avec le métronome.

-dans un deuxième temps, l'élève recommencera avec les tierces et les septièmes des accords.

-pour terminer, avec un rythme simple (noires par exemple), l'élève chantera l'arpège complet des accords avec tonique, tierce, quinte, septième. L'exercice peut aussi être réalisé dans l'autre sens. 

Le travail chanté pourra également être fait sur les modes (couleurs, imprégnation du son de chaque note…) avec un accompagnement piano par exemple.

 

9/utilisation du métronome: précision rythmique, indépendance de la pulsation, tempo intérieur…

 

Le phrasé jazz et le placement rythmique par rapport au temps métronomique sont deux éléments du langage de cette esthétique des plus importants, plus que toute notion harmonique.

Au cours de mes séjours à New York (de 2005 à 2011), j’ai pu rencontrer des professeurs avec des priorités différentes. Certains comme Barry Harris (pianiste be-bop, ayant joué avec Dexter Gordon ou Cannonball Adderley) m’ont enseigné le fait de taper du pied de manière « terrienne » pour sentir les points d’appui alors que d’autres comme Sylvain Luc (guitariste) m’avaient dit le contraire « intérioriser la pulsation ».

Pour l’utilisation du métronome, c’est exactement la même chose, certains professeurs prônent de le placer exclusivement sur le deuxième et quatrième temps en permanence (Joel Frahm saxophoniste) et d’autres préfèrent le premier et le troisième (Sylvain Del Campo saxophoniste)

De toutes ces expériences, je me suis rendu compte que cela dépendait de la perception de chaque élève en fonction de chaque stylistique

Pour un morceau bop comme « Blues for Alice » de Charlie Parker, je demande à mes élèves de placer le métronome sur le deuxième et le quatrième temps pour ressentir ces temps dit « faibles » et à la fois essentiels dans le jazz. Parfois certains de mes élèves ont besoin avant de passer sur le 2 et le 4 de bien ressentir tous les temps dans ce cas, je leur demande de placer le métronome à la noire sur les 4 temps. De la même manière avec des élèves de second cycle, je place parfois le métronome uniquement sur le 1 (l’élève devant donc compter les 3 autres temps restant). Ceci est une préparation à l’improvisation ou l’une des difficultés sera de se mouvoir et de construire des phrases suivant une forme précise.

 

10/écoute de l'autre: cours collectif, professeur…

 

L’écoute est l’une de mes priorités dans mes cours, à la fois pour la reproduction, mais également pour les propositions. Ecouter le professeur ou le maître d’un style (Charlie Parker pour le bop, John Coltrane pour le cri, Miles Davis pour le son…) est pour moi essentiel. Grâce à ce processus, l’élève écoute un chemin proposé par son professeur qui le guide. Souvent mes élèves me demandent comment j’obtiens ma sonorité ? Je leur explique la partie technique (position de l’embouchure, matériel utilisé, colonne d’air…) mais surtout je leur explique l’importance d’un choix. Je leur demande d’écouter de grands musiciens comme, Parker, Coltrane, Adderley, Rollins, Redman…et de m’apporter un choix de son par exemple vers lequel ils souhaitent aller. J’ai fait le choix au ténor assez tôt de ma sonorité, ce qui ne m’a pas empêché de passer beaucoup de temps à trouver celle à l’alto et donc d’être confronté à ces questions. 

J’ai eu cette année un élève venu me voir pour travailler sa sonorité. Il avait le même matériel que moi, saxophone ténor Selmer, bec Otto Link, mêmes anches et il ne comprenait pas pourquoi nos sons étaient différents. Je l’ai tout d’abord orienté, à sa demande, vers ma technique d’embouchure au ténor (pince classique relâchée, langue en arrière, moins de prise de bec…) au bout de quelques cours, j’ai dû lui demander ce qu’il écoutait et il m’a répondu Coltrane. J’ai compris que, moi-même ayant été influencé par ce « géant » nous n’en avions pas retenu les mêmes « composantes » sonores. Mon travail a donc été de lui faire accepter son écoute, sa « voix intérieure » et l’enregistrer pour qu’il entende ce que moi j’entendais en face de lui : une vraie personnalité !

 

11/mémorisation et travail de l'oreille: chant intérieur pour éviter la "mémoire des doigts", mémorisation et reproduction immédiate, transposition, travail au piano avec l'élève…

 

J’utilise énormément le piano avec mes élèves. Ayant travaillé le piano (en tant qu’élève) depuis l’âge 6 ans et plus particulièrement ces dernières années à l’école « Atla » (2 ans), puis une année à la « Bill Evans Piano Academy », je peux aujourd’hui facilement accompagner mes élèves et leur faire entendre la décomposition de l’harmonie (des accords) horizontalement. Au saxophone nous jouons les notes les unes après les autres de manière verticale sans entendre « la couleur ». Ce procédé permet de mémoriser par l’oreille et non plus uniquement de manière digitale (problème souvent rencontré au saxophone, les élèves se souviennent de la position des doigts).

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